MAMAN EST FATIGUÉE.
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Fatigue chronique, troubles du sommeil, maux de tête, système immunitaire faible, problèmes de digestion, irritabilité, intolérance, impulsivité, pleurs. Facile de croire à de petits symptômes ordinaires post-accouchement. Facile de se dire que ça va passer, que le temps devrait arranger les choses. Mais malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Il pourrait s’agir d’épuisement maternel et c’est beaucoup plus fréquent et sournois qu’on ne le croit. Le burn-out maternel est un syndrome, un ensemble de symptômes issu d’une multitude de facteurs. Difficile à diagnostiquer donc. Et ce n’est pas non plus une dépression postpartum qui est plutôt un trouble envahissant qui nous enlève la joie ou le désir de nous adonner à nos activités ou nos passions. Cela dit, les symptômes de l’un et de l’autre se recoupent…
Un des réflexes naturels d’une nouvelle mère est de mettre ses états d’âme, ses besoins et ses maux de côté pour prendre soin à 200% de son bébé! Mais à force de ne pas écouter son corps et son mental, les problèmes peuvent s’aggraver et prendre de plus en plus de place. Et on ne veut pas ça! Il faut trouver le doux équilibre entre les deux.
Le stress et la demande énergétique importante qu’occasionnent la grossesse, l’accouchement et l’allaitement, combiné au manque de sommeil réparateur et à une alimentation souvent déficiente en nutriments de qualité sont un combo du tonnerre pour que s’installe un épuisement maternel. Par contre, les causes ne sont pas seulement physiologiques! Les nouvelles mères ne reçoivent pas souvent le support pratique et émotif nécessaire à un moment où elles sont ultra vulnérables. Et ça joue pour beaucoup dans la balance.
L’épuisement maternel (ou postnatal) est un sujet qui me tient particulièrement à cœur parce que j’en ai souffert, après la naissance de ma première. J’en parle de plus en plus, c’est important de le faire. À vrai dire, c’est l’une des raisons pour lesquelles je suis devenue doula postnatale et que j’ai développé toute une gamme de services pour prendre soin de la nouvelle maman, comme j’aurais voulu qu’on s’occupe de moi la première fois. Voici donc mes trucs, conseils et solutions pour contrer, vaincre et apprendre à déceler l’épuisement maternel.
Et si ce n’était pas normal?
On va se le dire, la fatigue avec les enfants c’est presque un état permanent. Le beau côté de la chose c’est qu’on se découvre une force inestimée en devenant maman! Le downside, ce qui nous trompe, c’est que nous nous sentons alors invincibles et nous poussons à l’extrême notre corps pendant ces premières semaines, ces premiers mois, ces premières années (oui oui, un épuisement maternel peut survenir longtemps après un accouchement). Cette fatigue de nouveaux parents n’est pas supposée être dramatique par contre. Ce qui n’est pas normal et ce qui devient dangereux pour la santé de la mère c’est le fait d’être fatiguée d’être fatiguée, d’être fatiguée au réveil, de ne plus avoir d’énergie ou même l’envie de prendre soin de soi. Cette fatigue incroyable qu’on traîne de jour en jour ne disparaîtra pas par enchantement. C’est un burn-out et il faut prendre des mesures pour alléger son quotidien et se remettre sur pieds. Si c’était un épuisement professionnel, un congé maladie serait probablement envisageable. Prendre congé des enfants est un peu plus difficile… et ce ne serait sans doute pas la bonne solution!
Que peut-on faire concrètement pour éviter l’épuisement et en guérir?
On aurait tout intérêt à ralentir après l’accouchement et à nous respecter dans notre processus de guérison. Mais il y a une pression sociale qui pèse sur nos épaules (et qu’on s’inflige nous-même) de redevenir actives rapidement et d’être des mères parfaites…
Pour éviter l’épuisement, une panoplie d’actions peuvent être entreprises. Au minimum, s’assurer d’avoir une alimentation optimale tout au long de la grossesse AINSI QUE pendant le 4e trimestre. Manger des aliments entiers, riches en nutriments, peu ou pas transformés, de saison, biologiques, des fruits et des légumes en quantité, de bonnes sources de vert (algues, pousses, germinations, légumes verts feuillus), de bonnes sources de gras (huiles vierges de première pression, noix et graines, avocats, ghee (beurre clarifié)) et des sources de probiotiques (yogourt, kimchi, choucroute, miso, etc.). Les suppléments peuvent aider à donner au corps les macro et micro-nutriments nécessaires à la gestation et à la lactation. Idéalement, on devrait aussi s’assurer de maintenir nos niveaux de stress au plus bas. Le stress vécu par la mère peut avoir des répercussions sur la grossesse, sur l’allaitement et sur la récupération de la mère. Ce n’est certainement pas à prendre à la légère. Finalement, bien s’entourer pour les premières semaines post-accouchement est un incontournable. Il faut nous éloigner de l’idée malsaine que nous pouvons tout faire toutes seules. Demande de l’aide et accepte toute l’aide qui t’es offerte!
Si ce n’est pas déjà fait, je t’invite à télécharger GRATUITEMENT mon plan pour le postnatal. Il t’amènera à définir exactement quelles mesures tu mettras en place pour éviter l’épuisement maternel, entre-autres.
Tu as lu jusqu’ici et tu t’es retrouvée dans les descriptions ou tu l’as vécu et tu veux absolument éviter de répéter l’expérience? Pour se guérir d’un épuisement, pas de pilule magique. Toutefois, prendre conscience de la problématique est déjà un bon point de départ. Pour renverser la vapeur et améliorer ton niveau d’énergie, pense à : bien nourrir et hydrater tes cellules, user de thérapies restauratives (yoga restaurateur, méditation consciente, techniques ayurvédiques, acupuncture, etc.), dormir plus (hello les siestes) et de doux exercices quelques semaines après l’accouchement, quand ton corps est prêt – souvent plus tard qu’on pense (marche, natation, vélo, yoga, pilates).
Finalement, souviens-toi que les mots d’ordre du 4e trimestre sont : MÉNAGE-TOI, ENTOURE-TOI, ÉCOUTE-TOI! Ce sera déterminant pour la suite. Profite pleinement de cette courte période pour te découvrir dans ton nouveau rôle de mère et connecter avec bébé. Essaie aussi d’éviter la comparaison avec les standards embellis que nous présentent les réseaux sociaux et qui nous mettent de la pression. Il n’est pas garanti que l’épuisement maternel ne frappera pas plus tard, il faudra rester alerte! Mais, au moins, les balises seront mises afin de l’éloigner le plus possible.
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