Mon récit d’accouchement…

J’ai eu une super grossesse. Vraiment. Pas de malaises. Des rages de légumes. De bonnes nuits de sommeil. Je suis vraiment pleine de gratitude. Merci la vie !

Puis est venu le moment où ma grossesse arrivait à terme. J’étais passée date !! À presque 40 semaines on commençait à me parler de rendez-vous à l’hôpital pour faire un contrôle du bon déroulement et de méthodes pour déclencher le travail… Horreur… Pour une fille qui se sent fin prête à accoucher à domicile (avec ses chandelles, ses audios de méditation, ses huiles essentielles and all), c’est un peu la fin du monde de simplement aborder le sujet. En fait, il n’était pas question qu’on déclenche artificiellement le travail. Ma poulette allait se montrer le bout du nez quand elle serait prête ! Qu’à cela ne tienne, mes sages-femmes devaient me parler de tout ça et m’envoyer faire un contrôle à l’hôpital… Elles ont un peu joué avec les dates (merci), ce qui me permettait de me rendre à 42 semaines passées sans intervention (si tout allait bien, évidemment), tout en conservant mon suivi sage-femme.

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Entre-temps, à 40 semaines et 3 jours, je décide que je commence à m’amuser (not) un peu avec mon tire-lait (méthode de déclenchement naturel – j’en parle ici). Une heure le lundi + une heure le mardi + 30 minutes le mercredi. Pourquoi seulement 30 minutes le mercredi? Parce que j’ai commencé à avoir de sacrées contractions après quelques rondes de tire-colostrum et j’ai préféré arrêter et aller me faire couler un bon bain chaud. Tsé. À ce moment là, mes contractions étaient aux 4 minutes. L’application sur mon téléphone me disait déjà « Go to the hospital, now ! ». Haha ! Après seulement 30 minutes de contractions, je me disais que le bain allait les calmer mais c’est plutôt l’inverse qui s’est produit. Pour le reste de la naissance de ma cocotte, les contractions allaient être aux 2-3 minutes. Pas de répit pour Camille.

À la sortie du bain, il était temps que je téléphone à tout le monde. Je parle une première fois à ma sage-femme. Puis, à Amélie, ma doula engagée pour être avec ma grande de 3 ans (pas question que je me « débarrasse » de la plus vieille pour accueillir la plus jeune + je n’ai pas de famille dans le coin pour prendre la relève). Puis je tente de joindre mon homme, sans succès. Pour reparler avec ma sage-femme qui décide de venir me voir chez moi pour installer le stock. Pour reparler avec ma doula pour lui dire que j’aimerais qu’elle s’en vienne, genre maintenant. Je réussis à parler avec mon homme. On convient qu’il doit quitter rapidement le travail mais peut arrêter rapidement acheter quelques trucs à manger (une maman planifie et organise… même en accouchant) ! Tout le monde est avisé. J’installe ma grande devant un film, lui lance un muffin par la tête (j’exagère à peine) et m’éloigne pour me centrer. Les contractions sont fortes…

Tout le monde arrive. Tout le monde s’installe. Je me concentre. J’ai enlevé mes lunettes et donc m’aperçoit plus ou moins de toute l’activité autour de moi. Je respire. Je gémis doucement. Je me promène. J’essaie le ballon mais, comme tout le long de ma grossesse,  je déteste ça et continue de rester debout ou assise au bord du lit. Mon homme masse le bas de mon dos. Jamais au bon endroit mais je suis reconnaissante qu’il soit là pour moi. J’écoute une méditation en boucle sur mon Ipod. Ce sont des meditones qui calment instantanément le mental à l’écoute. Je me répète certaines affirmations… surtout celle-là : Chaque contraction me rapproche de mon bébé. Celle-là m’a vraiment aidé !

affirmations grossesse

En après-midi, mes contractions sont très fortes. Ma sage-femme me conseille le bain. J’y suis bien. Relaxe. Mon amoureux fait encore des blagues à ce stade et je ne le fusille pas encore du regard. All is good.

Pas très longtemps après la sortie du bain, je prends les contractions en chien de fusil dans mon lit et j’y perds mes eaux. Un gros « sploush » combiné à la pire contraction ever. Celle qui te fait pleurer, hurler ta vie et qui te fait croire que tu vas mourrir bientôt. Ma sage-femme vient me voir (à ce moment là, mon cri était un peu différent… un peu plus intense). Je suis dilatée à 9 et des poussières. Il ne reste qu’une bande de col. Elle me dit que je pourrai pousser bientôt. Je commence à pousser sur le champ. L’envie (le besoin) est fort ! Petite ombre au tableau : il y a du méconium partout (enfin, ça aurait l’air… j’y vois rien… j’ai toujours pas mes lunettes). On me prévient qu’à la naissance, on aura peut-être besoin de clamper le cordon immédiatement et d’amener mon bébé sur ma commode (aka la table de réanimation) afin d’aspirer le caca possiblement pris dans ses voies respiratoires. Pas eu besoin finalement, ouf.

La poussée est longue mais ça avance bien. Je travaille debout, à quatre pattes, accroupie et couchée. Pas mal trop couchée à mon goût… JE SAIS (je suis accompagnante à la naissance quand même) intérieurement que de me lever, de bouger, ferait avancer le travail plus vite mais JE PEUX PAS. En fait, plusieurs fois pendant l’accouchement, j’ai répété à mon chum “je veux dormir”. Je me sentais faible et fatiguée. Je n’avais mangé que légèrement à 9h00 et j’ai finalement donné naissance à 17h25. Après coup, j’ai l’impression que c’est lié… Ma solution d’hydratation (le jus de 4 citron, 1/4 c. à thé de sel de mer, 4 c. à thé de sirop d’érable, 1L d’eau, 2 comprimés de calcium-magnésium écrasés) m’a bien aidée et la cuillerée de miel avalée pendant la poussée aussi. Sinon, je ne sais pas comment j’aurais fait !

Après plus d’une heure à pousser, je me rends sur la toilette pour faire avancer le travail un peu. Le coeur du bébé va bien mais c’est long et je m’épuise. La gravité va m’aider et je le sais. Et ça ne prendra que trois poussées sur la toilette pour faire sortir ma minette !! J’entends vaguement ma deuxième sage-femme dire “Ok, ok, woah, doucement!!” et puis je sens ma fille glisser hors de moi. Je vois vraiment pas comment j’aurais pu y aller doucement, haha. 

Le cordon est extrêmement court. Je peux seulement tenir ma cocotte contre mon pubis. Pas plus haut. C’est un peu la galère pour retourner dans mon lit mais avec l’aide de tout mon monde, on y arrive. Il parait que Flavie a tenté de retourner au chaud à la sortie de la salle de bain en rentrant son pied dans mon vagin. C’est quand même une belle anecdote je trouve ! On passe un peu de temps au lit pour la découverte de cocotte, la mise au sein et la sortie du placenta. Moi et la petite on est vraiment pleines de méconium (mmmm…). C’est donc déjà l’heure de notre premier bain aux herbes. Je berce mon bébé dans l’eau chaude. Je décompresse. Une sage-femme me lave le dos. J’ai un peu BEAUCOUP le corps en compote mais c’est futile comparé au bonheur qui m’inonde.

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Donc voilà, j’ai pu donner naissance pour une deuxième fois dans le confort de ma maison. Bien entourée. Dans le calme. En confiance. Respectée. C’est fou à quel point un accouchement nous transforme, nous fait grandir. Ça nous rappelle à quel point nous sommes fortes.

Les photos viennent de mon compte Instagram. Pour m’y suivre @camillelaperle

naturopathe grossesse