Crédit photo : Cathy Lessard, photographe
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Chaque expérience de postnatal est unique! Au fil des semaines, je te partagerai ici le vécu de plusieurs femmes concernant leur 4e trimestre. Certaines expériences seront plus joyeuses que d’autres. C’est correct. Je vise le #sanstabou #sansfiltre #justeduvrai. Parce qu’on va se le dire, le 4e trimestre c’est rough. D’un autre côté, ça passe vite et ça peut être magique et mémorable… quand on sait un peu à quoi s’attendre. T’es enceinte? Tu dois absolument lire cette série d’entrevues pour y dénicher des perles et y lire des trucs qui resurgiront quand tu vivras un moment de découragement.
Entrevue avec Vicki Juneau
Fondatrice du blogue collaboratif Famille à bord
Parle-moi de ton expérience en postnatal. Comment l’as-tu vécue?
À la fin de ma grossesse, j’ai fait une phlébite, malgré que je me sois piquée tous les jours pour l’éviter. J’en avais fait une première à 16 ans, donc avec les médecins, on avait tenté que ça n’arrive pas à nouveau. Deux semaines avant d’accoucher, j’avais mal à la jambe, mais quand je consultais, on me disait que c’était des symptômes courants de fin de grossesse. Pendant mon séjour à l’hôpital suite à mon accouchement, j’ai constaté que ma jambe me faisait toujours mal, même sans le poids du bébé. Après une échographie, on a su que j’avais une phlébite. Je n’ai pas pu retourner chez moi avec mon bébé, car j’habitais un troisième étage sans ascenseur. J’ai passé les 5 premiers jours de mon retour à la maison chez mes grands-parents qui ont eu la gentillesse de nous accueillir, toute la petite famille ! Je déteste l’équipe médicale de ne pas m’avoir crue quand j’ai demandé à être soignée, parce que je savais que j’avais une nouvelle phlébite, et que c’était dangereux pour mon bébé et moi, mais je me considère chanceuse, parce qu’en étant chez mes grands-parents à ma sortie de l’hôpital, j’ai pu profiter de mon bébé à 100%. Je n’avais pas de repas à préparer, ni aucune tâche à accomplir et je ne les remercierai jamais assez pour ça.
Enceinte, te sentais-tu confiante face à ton nouveau rôle de mère?
Je pense que je ne réalisais pas à quel point j’allais m’attacher à ce petit être. J’ai toujours aimé les enfants, mais j’ai du mal à passer « trop » de temps avec ceux des autres. Après une couple d’heures, j’ai besoin de retrouver du calme. J’anticipais un peu cette proximité 24/7 avec un petit bébé. Dès la rencontre de ma fille, c’était tout le contraire ! Je me suis aperçue que j’avais un fort instinct maternel, ce qui m’a amenée à avoir une approche très proximale (cododo, allaitement prolongé, portage,…). Je ne pense pas que je manquais de confiance avant de devenir maman, mais je suis convaincue que lorsque je le serai pour une deuxième fois, mes sentiments face à l’arrivée de bébé seront largement différents !
Le « village » pour toi c’est quoi?
J’aurais tendance à dire que c’est l’ensemble des personnes qui portent de bonnes intentions à ma famille, et qui font de leur mieux pour qu’on se sente entourés, respectés dans nos choix et libres de nos décisions envers notre enfant. Le « village », ce sont ceux qui sont là quand ça ne va pas, mais qui sont présents dans la vie de tous les jours et n’attendent pas d’invitation pour prendre de nos nouvelles !
Qu’est-ce qui t’as le plus surpris pendant ton 4e trimestre?
Au départ, ce qui m’a frappée de plein fouet, ça a été mon sentiment intense de possessivité envers ma fille ! Au risque d’avoir l’air un peu « freak », je m’explique! Quelques chanceux avaient eu la chance de sentir bouger bébé dans ma bedaine, mais il n’y avait que son papa et moi qui lui parlions tous les jours et préparions son arrivée depuis neuf mois. À ma sortie de l’hôpital, j’aurais passé chaque minute avec ma fille dans mes bras. J’avais l’impression que chaque micro-seconde comptait, comme si chaque instant qui passait était un moment de moins à ses côtés. J’avais une sensibilité à fleur de peau, je ne me reconnaissais plus. Comme on était chez mes grands-parents, je me sentais un peu obligée de partager ma fille. J’avais la chance de pouvoir prendre du temps pour mois, mais je trouvais donc ça dur de laisser Raphaëlle. Au fil des jours, ce sentiment d’avoir besoin de ma fille près de moi à tous les instants s’est lentement estompé! J’ai beaucoup évolué de ce côté, et maintenant, elle a 14 mois, et je prends souvent du temps pour moi. J’adore la voir jouer avec son papa et avec d’autres enfants !
As-tu réussi à prendre soin de toi en postnatal? Si oui, comment? C’est quoi ton truc?!
Comme je viens de le mentionner, j’ai eu beaucoup de mal à me détacher de mon bébé en postnatal. J’ai trop peu pris soin de moi au début, mais je me sentais heureuse et comblée par ma nouvelle vie de maman ! Quand j’ai récupéré l’usage de mes jambes, environ une semaine après mon accouchement, j’ai commencé à prendre de petites marches ou à aller à l’épicerie toute seule, mais je ne partais jamais bien longtemps !
C’est lorsque j’ai commencé à bloguer que j’ai vraiment mis une priorité sur mes besoins personnels. J’avais besoin de temps pour écrire, j’avais des idées et un projet que je souhaitais voir évoluer, et ça m’a donné une motivation pour me retirer quelques heures par semaine pour rédiger. Puis mon blogue a pris de plus en plus de temps dans ma vie, jusqu’à ce que j’y travaille à plein temps et qu’on décide de laisser bébé à la garderie les avant-midis pour que je puisse me concentrer à mon travail. L’après-midi, elle fait la sieste à la maison, et souvent, je reste à côté d’elle et j’écris. En ce moment, c’est un arrangement qui nous convient bien !
Si tu avais un conseil à donner aux futures mères, enceintes de leur premier enfant, ce serait quoi?
Je vous conseille de profiter des dernières semaines de votre grossesse pour vous reposer le plus possible. Si vous en avez l’occasion, faites une sortie au restaurant et profitez-en pour avoir une conversation sans interruption et pour prendre le temps de profiter de chaque bouchée ! Une fois bébé arrivé, ce repas en amoureux qui vous semble aujourd’hui anodin deviendra un événement spécial ! Dès le jour où vous serez parents, lorsque vous prendrez du temps pour votre couple, bébé ne sera jamais bien loin dans vos pensées. À partir du jour de sa naissance, vous vous inquiéterez pour lui ! Et c’est normal…
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