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Je me suis heurtée récemment à de nombreuses idées préconçues, à de nombreuses mises en garde et à de nombreux jugements concernant mon choix d’accoucher à la maison. J’ai du défendre ce choix bec et ongles. Maintenant que l’expérience est derrière moi, j’ai eu l’envie de vous en parler un peu. L’accouchement à domicile c’est la simplicité de rester dans le confort de son foyer. C’est aussi reconnaître que de mettre un enfant au monde est un geste naturel qui ne nécessite pas d’hospitalisation dans la plupart des cas. Bien sûr, chaque grossesse est différente et certaines femmes n’auront pas ce choix à faire. Toutefois, je crois qu’il est important de savoir que ça existe et que c’est accessible. Le taux d’accouchements qui se déroulent à domicile au Québec est très bas. Comme la pratique sage-femme est reconnue depuis peu, on peut s’attendre à une augmentation de ce nombre dans les années à venir…

C’est pour qui?

Les femmes en bonne santé, qui ont une grossesse simple (pas de jumeaux, pas de problèmes de santé, etc.) et qui résident dans un certain périmètre couvert par les sages-femmes de leur région. Aussi, vers la fin de la grossesse, entre 34 et 36 semaines, une visite à domicile est effectuée par une sage-femme. La maison et sa localisation doivent être conformes à certaines règles (facilité d’accès, éclairage, propreté, etc.). Finalement, la décision n’est jamais finale. La femme peut changer d’idée à la dernière seconde et décider d’accoucher à la maison de naissance ou à l’hôpital. La sage-femme peut aussi décider de faire déplacer la femme enceinte pour de multiples raisons (non-conformité du domicile, plusieurs accouchements en une même journée ce qui mobilise tout le personnel de la maison de naissance, soins spécifiques à la mère ou à l’enfant nécessaires, etc.).

Le personnel

Généralement, une sage-femme répondra à l’appel de la femme en douleurs et se déplacera après avoir évalué, par téléphone, le stade d’avancement de l’accouchement. Vers la fin, au stade de poussée, une autre sage-femme se présentera sur place accompagnée d’une aide natale. La présence de deux sages-femmes rend possible des soins à la mère et au bébé en simultané dans le cas de problème. L’aide natale sert à donner les soins au bébé naissant, à nettoyer l’environnement et à apporter support aux sages-femmes en cas de besoin. À l’occasion, une étudiante sage-femme peut se joindre au groupe. Dans ce cas particulier, la femme enceinte en a été avisée à l’avance et à pu exprimer son accord ou son désaccord à l’idée d’avoir une étudiante auprès d’elle. J’ai, pour ma part, accepté la présence d’une étudiante avancée lors de mon accouchement. Pour moi, ça n’a rien changé. Pour elle, ce fut une expérience de plus pour sa future pratique.

La préparation

La préparation est relativement simple mais peut sembler longue à certains. Par exemple, dans ma chambre, j’ai dégagé le dessus d’un bureau pour le matériel des sages-femmes, j’ai déplacé une petite table pour le bébé (au cas où il nécessitait des soins), je me suis munie d’un grand polymère pour envelopper mon matelas, j’ai placé dans la chambre des sacs poubelle, un panier à linge, des bols en métal, des débarbouillettes, des serviettes, un sac magique, un thermomètre, des mouchoirs, des petites couvertures de flanelle pour le bébé et certains autres items. Une liste de préparatifs est remise à la mère quelques semaines avant l’accouchement et, pour éviter tout stress, il convient de tout préparer le plus à l’avance possible !

Les risques

Contrairement à la croyance populaire, il n’est pas plus risqué d’accoucher à la maison que d’accoucher à l’hôpital. En fait (et les chiffres le prouvent), il se produit moins d’interventions à domicile qu’en milieu hospitalier. Ce qui pourrait l’expliquer : les femmes sont dans un environnement connu, avec des gens connus, elles sont plus à l’aise et plus confiantes en elles-mêmes. Lors de la visite à domicile, la sage-femme s’est assurée qu’un transport en ambulance pouvait se faire rapidement. Habituellement, lors d’un problème quelconque (hémorragie de la mère, bébé qui présente de faibles signes vitaux, etc.), les sages-femmes l’ont vu venir et ont pu décider avec la mère de la suite de la procédure. Elles sont formées pour anticiper les problèmes. Certaines femmes sont transférées à l’hôpital par précaution et elles y accouchent sans intervention. Les sage-femmes ont en leur possession tout le matériel qu’elles auraient eu avec elles à la maison de naissance. Alors, aucune différence avec ce lieu. L’hôpital a l’avantage de pouvoir pratiquer des interventions plus complexes mais comme les mères qui donnent naissance à la maison sont en bonne santé et vivent des grossesses simples, la nécessité de ces interventions est plus rare.

Conclusion

Pour terminer, je veux simplement vous dire que mon expérience a été unique, enrichissante et sans tracas. L’équipe qui m’a accompagné dans la naissance a été extraordinaire. Je m’excuse auprès d’elles pour mon humeur mais, semble-t-il, qu’elles sont habituées aux débordements des femmes en train d’accoucher 😉 Avec cet article, je n’ai pas voulu convaincre personne mais plutôt vous informer sur cette pratique encore méconnue. Briser les tabous ne se fait pas du jour au lendemain. Je vous invite à partager cet article avec votre entourage. Certains pourront y trouver des réponses ou une résonnance avec leurs convictions.

Je prends quelques temps pour m’occuper de bébé. Je vous reviens avec d’autres sujets chauds très bientôt !

Tout plein d’amour ♥

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